Tiens, une colocataire...{Alphéa Nevada}

L'échange entre Yami et la mère renarde n'échappa pas à Alphéa, mais elle avait trop mal pour s'y attarder ou pour faire une remarque inutile. Elle attendit le retour de Yami en boitillant vers l'entrée du bâtiment et grimaça lorsque la première sonnerie retenti. Elle doutait de pouvoir atteindre sa salle de cours avant la deuxième, ce qui lui attirerait des ennuis. Et puis quels besoins avaient-ils de faire cette saleté de sonnerie si aigue?

<< C'est rangé ! Maintenant... dépêchons nous. >>

Alphéa boitilla aussitôt en direction du bâtiment scolaire mais, même si elle allait plus vite qu'un humains qui aurait été dans la même situation, elle restait horriblement lente de son point de vue. Yami avait eu le bon sens de ne pas lui proposer de l'aide, mais sa progression restait difficiile. Elle prit donc la décision de, comme d'habitude, se débrouiller seule.

- Ce n'est pas la peine de m'attendre, va-y, tu vas être en retard, je vais demander à aller à l'infirmerie, ils ne me tiendront pas rigueur du retard vu... vu l'état de ma cheville.

Elle ne voyait pas pourquoi Yami resterait, après tout, il lui suffisait de dire qu'elle c'était fait ça dans les escaliers!


[Désolée, j'avais pas d'inspi, et je regarde les Simpsons en même temps ^^]

Yami n'avait pas bougé, à un tel point qu'il aurait été facile pour une personne arrivant sur les lieux de la prendre pour une statue. La blessée se demanda pourquoi elle restait plantée là, mais elle eu vite la réponse.

<< Je t'accompagne... c'est... ma faute. Je la...l'assumerais au moins... jusqu'à de-demain... >>

Alphéa haussa un sourcil. Elle ne voyait pas en quoi elle pouvait être responsable de sa blessure, elle avait juste fait la grosse connerie de regarder ailleurs pendant un saut, ce qu'il ne faut pourtant jamais faire, c'est assez facile à deviner. C'était sa faute, point. Après, évidemment, si Yami ne l'avait pas entraînée là-dedans, ça ne serait pas arrivé, c'était la faute à chaque petit détail de sa vie qui l'avait conduise là, ce qui, pour elle, revenait au même : elle ne considérait pas Yami comme responsable et ne lui en voulait pas le moins du monde. Mais elle n'était pas dominante, elle était libre, et la liberté passe par le fait de ne dépendre de personne et de ne laisser personne dépendre d'elle. Soit, l'autre faisait ce qu'elle voulait.

- Comme tu veux.

Alphéa se remit à boitiller en direction de l'infirmerie - se serait vraiment trop long de passer à sa salle de classe avant - tout en se faisant la réflexion que ça ne servait à rien que Yami arrive en retard pour ça, surtout que, qu'elle soit là ou pas, ça ne faisait pas grande différence, vu qu'il était hors de question de lui demander de l'aide ou de se montrer trop faible devant elle. Restait à continuer sa progression. Ce n'était vraiment pas une situation agréable, mais les premières minutes passées, Alphéa la rendit supportable en oubliant la présence de Yami. Elle se fit la réflexion que, féline ou pas, on allait probablement lui mettre une attelle, ce qui ne l'enchantait pas des masses. Son regard tomba sur un bout de bois, et le fait que si elle avait été seule, elle l'aurait peut-être utilisé pour s'aider. Lui donnerait-on aussi des béquilles? Elle espérait bien que non, ou alors elle les refuserait!

Enfin, après quelques minutes, Alphéa avait pénétré à l'intérieur du bâtiment et atteind l'infirmerie. Elle sonna, entra, s'assit sans pouvoir retenir une expression soulagée et attendit. Jusqu'à ce qu'elle se penche et remarque l'absence du moindre personnel dans la pièce. Quelle malchance! Elle jeta un regard indécis à Yami, comme si elle espérait que cette dernière allait se proposer toute seule d'aller chercher quelqu'un, puis elle décida finalement de se taire et d'attendre.